doucereux, euse
adj. (dou-se-reû, reû-z')
- 1Qui est doux sans être agréable au goût.
Et qui [vin], rouge et vermeil, mais fade et doucereux, N'avait rien qu'un goût plat et qu'un déboire affreux
. [Boileau, Satires] - 2 Fig. Qui a un agrément, une douceur fade.
Peignez donc, j'y consens, les héros amoureux, Mais ne m'en faites pas des bergers doucereux
. [Boileau, L'art poétique]Tomyris : Un madrigal que j'ai fait ce matin pour le charmant ennemi que j'aime. - Minos : Hélas ! qu'elle est doucereuse !
[Boileau, Héros de romans.]Ces doucereux Renauds, ces insensés Rolands
. [Boileau, Satires]Substantivement. Un doucereux.
Votre Clitandre dont vous me parlez et qui fait tant le doucereux, est le dernier des hommes pour qui j'aurais de l'amitié
. [Molière, Le misanthrope]Je laisse aux doucereux ce langage affecté
. [Boileau, Satires]Il se dit aussi des choses.
Pour un enfant maltraité, Dit Iris, votre langage Me paraît bien doucereux
. [Chaul. L'am. et l'amitié.]Ce n'est pas un tissu de mots doucereux
. [La Bruyère, i.]Les propos doucereux dont on veut l'amuser
. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] - 3Qui a une douceur affectée.
Ces gens-là, quoique doucereux, Sont quelquefois bien dangereux
. [Scarron, Virgile travesti]Je ne suis ni doucereuse, ni importune
. [Maintenon, Lettres]Il y a des vieillards doucereux, circonspects, pleins de ménagements, comme s'ils avaient leur fortune à faire
. [Voltaire, Correspondance]Il se dit aussi des choses.
Sa figure effrayante et doucereuse m'est bien restée, et j'ai peine à me le rappeler sans frémir
. [Rousseau, Les confessions]
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